Je reçois régulièrement des questions de jeunes auteurs qui se lancent dans le manga, et qui hésitent beaucoup sur tout un tas de choses qu’on doit gérer dans la BD.

Plutôt que de répondre individuellement à chacun, je préfère faire profiter de ces réponses à tous ceux qui le souhaitent.

Bien sûr, ces conseils sont les miens, et je ne dis pas que c’est LA réponse ultime à vos doutes. C’est une réponse que je donne avec l’expérience que j’ai acquise, il y en a d’autres et c’est à vous de décider si cela vous convient ou si vous préférez chercher ailleurs d’autres conseils qui vous correspondront mieux ^^

 

Quel logiciel est le plus adapté à la création de mangas ?

Sans hésitation : Clip Paint Studio. Logiciel qui a été conçu à la base exclusivement pour le manga, et qui est donc très complet (en plus d’avoir un prix tout à fait raisonnable =) )
Il est aussi tout à fait adapté pour faire des illustrations couleur !

Photoshop et Paint Tool Sai sont apparemment très bien aussi, selon si on a de l’argent (Photoshop) ou pas du tout (Paint tool sai) XD

 

Je ne sais pas trop comment mettre en place mes plans, mes cases, ma mise en page ?

1er conseil : 

Il y a un livre qui m’a fait ENORMEMENT de bien pour comprendre comment bien gérer les plans, la mise en page, le rythme, et je vous le sur-conseille X10 puissance 2, c’est « Faire de la Bande-dessinée » de Scott McCloud.

Vous pouvez le trouver là : https://www.amazon.fr/Faire-bande-dessin%C3%A9e-Scott-McCloud/dp/2756009709 (ou dans n’importe quelle grande librairie, ou vous pouvez le commander dans votre petite librairie :D)

Scott McCloud a un talent fou pour vous expliquer précisément comment ça marche techniquement une BD, et vous montre avec brio, selon vos intentions, comment gérer au mieux vos plans et votre mise en page. Et en plus de ça, ça enlève beaucoup de pression puisque – et je suis d’accord – McCloud explique qu’il n’y a pas UN choix parfait quand on fait de la BD, mais une multitude de choix qui fonctionneront très bien du moment que vous savez pourquoi vous les faites 😀

2e conseil :

Inspirez-vous de vos mangas préférés. Prenez du temps pour analyser plan par plan, page par page, des séquences de ces auteurs que vous admirez. Essayez de vous demander pourquoi ils ont choisi tel plan, pourquoi avoir accéléré ou ralenti tel passage en rajoutant ou enlevant des cases, pourquoi un gros plan ici… Est-ce qu’il y aurait eu un autre moyen de faire que ce gros plan ? Combien de cases l’auteur met par page, et à votre avis pourquoi ? A quel moment la case va jusqu’au bord de la case, à quel moment elle est petite ?

A quel moment l’auteur choisi de faire des plongées, des contre-plongés, des plans d’ensemble, des plans américains, etc ?

Est-ce que l’auteur préfère une mise en page classique, ou une mise en page où les dessins débordent des cases, où les cases se chevauchent ? S’il y a chevauchement, à quels moments l’auteur les utilise ? Dans les moments calmes, dans les moments d’émotion ? D’action ?

En faisant ces analyses de temps en temps, sur tout un tas de séquences différentes : action, suspense, révélation, discussion, temps qui passe, mélancolie, solitude, amusement, complot, etc…

Et sur tout un tas de mangas différents que vous adorez… Vous en tirerez des conclusions que vous allez assimiler puis vous approprier.

Combinez ça au livre de Scott McCloud et vous allez gérer du poney, j’vous l’dis ! o/

 

Quels conseils peux-tu me donner pour progresser en dessin ?

       – Dessinez, dessinez, dessinez 😀  Achetez-vous un joli carnet et dessinez ce qui vous inspire autour de vous ! Sans vous forcer à dessiner tous les jours, il faut que ça reste un plaisir avant tout (mais en dessinant quand même régulièrement sinon vous aurez du mal à progresser XD)

J’ai remarqué que je progressais mieux en dessin quand j’essayais réellement de comprendre la forme du modèle, pourquoi il y a un pli ici, etc… Tandis que quand je recopie bêtement quelque chose sans réfléchir réellement à ce qu’est l’objet, ça rentre beaucoup moins dans la caboche (c’est une constatation personnelle, mais je suppose que je ne suis pas la seule dans ce cas :P)

       – Recopiez vos dessins préférés, essayez de comprendre comment a fait l’illustrateur pour créer tel reflet, tel effet, tel regard… et recopiez-le pour vous imprégner de cette connaissance ! C’est exactement comme faire du leveling dans un jeu vidéo rpg. Vous devez dessiner des tas de fois des yeux, des tas de fois des jambes, des bustes, des animaux, des arbres… en les ayant recopiés, avant que ça s’imprime dans le cerveau et que vous soyez capable de le dessiner correctement de tête. Rien ne se crée sans apprentissage. C’est pareil pour le dessin.

       – Essayez de dessiner au maximum des choses et gens qui se trouvent autour de vous, en vrai. Bon, j’avoue, ce conseil… c’est ce que tout le monde dit. Personnellement j’ai toujours préféré recopier des dessins que j’adorais XD J’aimais bien dessiner des gens, et surtout j’adorais dessiner des lieux que je voyais de mes propres yeux, mais ça ne représentait pas du tout la majorité de mes dessins. Cela dit, j’ai mis beaucoup de temps à progresser, et sans modèle pour dessiner un humain j’ai un très mauvais niveau, du coup… A vous de voir ! XD

       – Y’a des jours où on a vraiment l’impression d’être nul et de n’arriver à rien. C’est normal, ça fait ça à tout le monde, même les plus grands. Ne vous en inquiétez pas. Si vous êtes fâchés un moment avec le dessin et que vous avez l’impression que rien de bon ne sort, allez prendre l’air, faites une pause, aller voir vos amis, regardez un bon film… bref : changez-vous les idées !

       – Si vous bloquez toujours, n’hésitez pas à tester de nouveaux matériels pour dessiner : fusain, peinture, encre, crayons de couleurs, dessiner sur toile, sur papier, sur de la céramique… Achetez-vous un joli petit carnet de dessin que vous personnaliserez, ou un joli crayon à papier… parfois le simple fait d’avoir du nouveau matos remotive ^^

       – Arrêtez de penser que vous êtes nuls. Je crois que tous les artistes pensent ça de temps à autres (voire souvent quand on est dans une période de doute :P). On est toujours en train de se comparer à ceux qui font mieux que nous, moi la première XD Et parfois ça a tendance à vraiment faire déprimer ^^ Se fixer des objectifs à atteindre (« je veux dessiner aussi bien que lui/elle ») c’est très bien, mais veillez à ce que ça ne devienne pas du défaitisme pour éviter de vous freiner en procrastinant. 😀 Au lieu de vous comparer avec des gens qui ont eu un parcours différent, des notions d’apprentissage différent, pourquoi ne pas regarder plutôt vos vieux dessins pour voir à quel point vous avez progressé ces dernières années ? C’est super agréable et ça motive énormément à continuer ! ^^

 

Quels conseils peux-tu me donner pour le scénario ?

Vous avez deux possibilités. Soit vous êtes du genre à analyser à fond les mangas, films, romans, etc… que vous voyez, et à force d’en voir vous avez réussi à comprendre par vous-même qu’est-ce qui fonctionne, comment mettre en place un bon rythme, susciter des émotions, et comment en gros un bon scénario se construit. En général si vous êtes du genre à engloutir des tas d’histoires, vous avez de fortes chances d’être capables d’analyser et comprendre de manière intuitive la construction d’un scénario.

Si vous sentez que c’est un peu confus, ou si vous voulez aller plus loin dans la démarche et comparer vos opinions à celles des théoriciens (ou tout simplement parfaire vos connaissances), je vous conseille fortement d’en apprendre plus sur la théorie. Si vous ne connaissez pas la base, l’essentiel de votre travail a un risque de fonctionner sur votre inconscient, ce qui est dangereux.

Contrairement à l’idée qu’ont la plupart des gens, faire un scénario  c’est long et complexe. Il faut prendre en compte des tas d’éléments, ne rien oublier, savoir gérer le rythme de l’histoire, rendre les situations crédibles, savoir doser les dialogues et l’action pour tenir en halène le lecteur, placer des éléments apparemment anodins qui seront importants par la suite, etc…
Voilà quelques bouquins que j’ai lus et que j’ai beaucoup appréciés :

                  – La dramaturgie, de Yves Lavandier

                  – La théorie du scénario, de John Truby

                  – Faire de la Bande-dessinée, de Scott Mccloud

                  – Le guide du scénariste, de Christopher Vogler

                  – Save the cat (pour ceux qui sont à l’aise avec l’anglais), de Blake Snyder

Il y en a d’autres et certainement de très bons que je n’ai pas cités, je vous laisse regarder ce qui vous semble approprié 😀

A savoir que chaque théoricien a tendance à vous donner sa vision du scénario parfait. Personnellement, je pense que lire de nombreuses théories, pour ensuite vous faire votre propre idée en ayant vu de nombreuses idées différentes, sera l’idéal ^^

Et si je n’en avais qu’un à vous conseiller, je privilégierais « Faire de la Bande-dessinée » de Scott Mccloud, parce que c’est un livre de théorie… entièrement réalisé en BD, qu’il y a de l’humour, que ça traite d’un peu toutes les façons de créer sa BD… Et surtout, ça enlève beaucoup de pression.
Avant de lire ce livre, par exemple, personnellement j’avais la hantise de la mise en page. J’avais toujours peur de « mal faire », de faire des cases pas importantes trop grosses, de mettre trop de cases dans une page, de ne pas assez mettre en valeur des cases importantes en les faisant trop petites, que ce soit trop confus…. Je n’avais pas assez confiance en moi pour savoir si mes choix étaient bons. Le livre de Scott Mccloud m’a fait un bien fou et j’ai pu dépasser cette peur ^^ (maintenant j’adore faire la mise en page ! <3 )

 

Documentez-vous au maximum sur les histoires ayant la même thématique que la votre, traitant du même genre de choses. Regardez comment les autres auteurs ont fait pour traiter ce sujet. D’une part, ça vous évitera de faire du « plagiat » sans vous en rendre compte (oui, malheureusement, il arrive souvent qu’on croit avoir l’histoire du siècle, pour réaliser avec déception que cette histoire existe déjà et qu’elle a même eu du succès), d’autre part, ça vous permettra de confronter votre point de vue avec ceux des scénaristes qui vous ont précédé. Qu’est-ce que vous pouvez apporter, de votre côté, à ce genre d’histoire ? Qu’est-ce qui vous intéresse ?

Tous les sujets ont été traités en long et en large. Depuis le temps qu’on fait des écrits, il ne faut pas croire qu’on va tout à coup trouver LE sujet que des millions d’auteurs avant nous n’auraient pas trouvé. Par contre, la façon dont vous parlerez de ce sujet sera unique. C’est votre façon de traiter les persos, votre point de vue, le rythme de l’histoire, l’humour, le suspense, la façon que vous avez de montrer le caractère de vos héros, la subtilité avec laquelle vous placerez des indices… tout cela fera que votre histoire sera unique.

       – Faites une histoire qui vous touche réellement. Une histoire qui pourrait carrément changer votre perception des choses, qui ferait que vous seriez une personne différente après l’avoir écrite. Une histoire sur une thématique dont vous vous sentez concerné, dont vous avez ENVIE de parler. Quand on se lance dans une BD, en général et si le scénario est un minimum complexe, on en a pour plusieurs années à se pencher dessus 😛 Et une histoire, bien sûr on la fait pour qu’elle soit lue par les autres, mais on la fait aussi et avant tout pour nous XD Donc il vaut veiller à entretenir une bonne relation avec notre histoire.

– Amusez-vous, prenez du plaisir ! Une histoire faite avec plaisir sera lue et vue avec plaisir par le lecteur !

 

A quoi je dois faire le plus attention dans un manga ? Le dessin ou l’histoire ?

Voilà mon point de vue, basé sur les recommandations de Shūeisha, un des plus gros éditeurs japonais de mangas.

J’aurais tendance à mettre cet ordre de priorité :

Les personnages -> Le rythme/choix des plans/mise en page -> l’histoire ->Les dialogues -> Le dessin.

 

Pourquoi tu mets les personnages comme élément le plus important dans un manga ?

Ça vous est déjà arrivé de regarder une histoire avec un super scénario, des rebondissements, un super rythme… mais vous ne pouvez pas piffer un seul des personnages et vous avez juste envie de mettre des tartes au héros/ à l’héroïne ?

Dans ce genre de situation, le scénario peut être extra… Mais comme le sort des héros, vous en avez que pouic, et qu’ils vous énervent au plus haut point parce que vous ne comprenez pas leur comportement, leur mode de pensée, qu’ils vous ennuient, vous agacent, que vous les trouvez clichés ou fades, etc…

Eh bien, vous décrochez. C’est aussi simple que ça.


ça vous est déjà arrivé de regarder une histoire vraiment classique, voire presque clichée, mais avec des personnages que vous ADOREZ ?

Qu’est-ce qu’il se passe dans ce genre de situation ? Vous allez continuer jusqu’au bout. Et vous allez être dégouté quand l’histoire sera terminée, parce que vous étiez tellement bien avec ces persos, parce qu’ils vous faisaient vibrer, rire, vous faisaient sentir de la compassion, parce que vous auriez adoré pouvoir passer encore plus de temps avec eux, même si c’était juste pour les suivre dans leur quotidien.

Pourquoi le rythme et la mise en page sont si importants ?

Votre choix de plans : plongée, contre-plongée, gros plan, plan général, etc… Et vos choix de rythme : combien de cases pour telle action, ça fait partie de l’histoire. C’est un langage propre à la BD, qui bien que silencieux, est extrêmement puissant pour communiquer une émotion au lecteur. Et c’est ce choix de plans, lié au choix de mise en page, et au nombre de cases que vous allez accorder à chaque scène (5 cases ? 20 cases ?) qui va apporter ce je ne sais quoi de magique à votre histoire et qui la rendra vivante : combien de cases par page,  est-ce qu’on prend une page entière juste pour montrer à quel point CETTE case où le méchant apparait est importante… ? Est-ce qu’on va prendre deux pages entières de petites cases pour montrer l’ambiance mélancolique d’une ville à la tombée du jour ? Ou trois pages pour montrer le héros en train de réfléchir, posé sur un banc, sur son avenir ?

 Est-ce que vous vous attardez sur ces deux persos qui se fixent, sur une ou deux pages entières, juste pour montrer que la tension est palpable ? Est-ce que vous allez faire des ellipses quand ça vous parait nécessaire, faire durer le suspense jusqu’à ce qu’on tourne la page pour voir si la pièce doit tomber sur pile ou face et qu’elle décidera du sort d’un personnage ?

En combinant rythme et choix des tailles de cases, et combien de cases vous mettez par page… Vous allez entrer dans la narration même de votre histoire. Rythme et taille de case sont bien plus puissants que les dialogues. Et les éditeurs japonais (et les lecteurs :P) sont particulièrement sensibles aux auteurs qui font attention à ce langage silencieux. En gros, vous devez prendre le lecteur aux tripes ! o/ Que ce soit pour faire rire, pour impressionner avec un combat, pour faire ressentir de la tristesse ou de la colère… Le lecteur doit ressentir les émotions à fond !

 

Et les dialogues ?

Combinés à un choix de plan et de rythme adéquat, les dialogues viendront ajouter de l’authenticité, et un complément que l’image seule ne peut donner. Les humains s’expriment par la parole, mais aussi par la posture et les gestes. Une bonne complémentarité entre rythme, plans, gestes et dialogues fera des merveilles !

Et le dessin se retrouve en dernier ?

Tout à fait ! Mais je tiens quand même à préciser un peu le rôle du dessin.

Un bon dessin ne rattrapera pas une histoire ennuyeuse ou chaotique, ou des personnages pas du tout charismatique. A lui seul, il n’est qu’un beau livre d’images au même titre qu’un artbook.

Maaaais… Mais il fonctionne comme votre pub, votre vitrine. Combien d’entre nous ont été attirés juste par la beauté d’une couverture de manga en librairie ? Et avons feuilleté à l’intérieur pour s’émerveiller ? Ça ne vous est pas déjà arrivé d’acheter des mangas très jolis juste parce qu’ils étaient extrêmement bien dessinés ? (puis parfois ça vous arrivait de regretter l’achat parce que vous n’accrochiez finalement pas à l’histoire… XD)

On s’émerveille devant la beauté d’un décor, devant l’intensité de l’expression d’un personnage, devant la maitrise des détails, la beauté d’un geste si réaliste… C’est la cerise sur le gâteau, la meringue sur la tarte aux citron ou la chantilly sur les fraises. C’est pas obligatoire mais c’est sacrément bon !

Mais c’est pas obligatoire. De nombreux mangas japonais avec un dessin relativement moyen sont devenus des best-seller grâce au fait que les auteurs maitrisaient toutes les choses qui passent au-dessus du dessin (persos, scénario, mise en page, plans, gestes, dialogue, etc). Donc ne paniquez pas si parfois vous avez de petits soucis d’anatomie, un décor qui ressemble plus à une scène de théâtre qu’à une vraie ville, un œil un peu de travers sur une de vos pages ou une main un peu biscornue sur ce perso qui prend son café là… C’est pas grave =D

Bon… évitez quand-même le niveau « bonhomme baton » XD Quoi que… 😛

A force de dessiner des planches, on devient chaque année de plus en plus bon en dessin. Donc même si vous commencez avec un niveau moyen en dessin, vous allez vite progresser du moment que vous dessinez régulièrement vos pages 😀 Alors ne vous focalisez pas trop dessus. Maitrisez d’abord tout le reste, faites des planches régulièrement sans vous mettre la pression avant de vouloir devenir le futur Takehiko Inoue ou Yūsuke Murata. C’est par la création des planches que votre niveau de dessin augmentera, et au fil des mois et des ans vous arriverez naturellement à un bon niveau ^^

Est-ce qu’on gagne bien sa vie avec la BD ?

Hum… 😛

En général, on se lance dans la BD par passion, puis après si on a une chance incroyable notre BD a beaucoup de succès et on arrive à peu près à en vivre.

Après, j’aimerais énormément que les choses changent pour les auteurs de BD, et tout comme Maliki, Yatuu, Laurel, et beaucoup d’autres auteurs, je pense que l’auto-édition est une des voies qui permettrait à des auteurs qui ont des communautés qui les suivent d’arriver ENFIN à vivre, sans forcément avoir besoin de faire des best-sellers qui se vendent par millions.

J’estime, comme beaucoup, que passion ne rime pas avec pauvreté. Un grand nombre de gens heureusement choisissent leur métier parce qu’ils se passionnent pour ce domaine, et leur objectif est bien sûr d’être payé pour le travail, le temps et l’énergie fournis. Les auteurs de BD ne dérogent pas à cette règle, c’est pourquoi en ce moment beaucoup d’entre eux se battent avec leurs moyens pour mettre du beurre dans les épinards !